Covid-19 : tendance à la baisse des activités de prélèvement et de greffe en novembre

Publié le jeudi 26 novembre 2020
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SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 24 novembre 2020 (APMnews) - Les activités de prélèvement et de greffe se sont poursuivies pendant la deuxième vague de Covid-19 mais semblent en baisse en novembre par rapport à la même période en 2019, après un niveau qui s'était globalement maintenu en octobre, selon les dernières données de l'Agence de la biomédecine (ABM).

"Les activités de prélèvement et de greffe se sont poursuivies grâce aux efforts des équipes, dans des conditions sanitaires optimales et malgré un contexte difficile. Il n'y a pas eu de déprogrammation significative et en octobre, l'activité était similaire à celle de 2020 alors que le taux d'occupation des lits Covid était déjà très élevé", a indiqué la directrice générale de l'ABM, Emmanuelle Cortot-Boucher, mardi à APMnews.

En revanche, "les deux premières semaines de novembre semblent plus difficile", en parallèle à la période que traverse le système de santé, avec notamment un taux d'occupation des lits de réanimation qui est passé de 75% en octobre à 96,5% à mi-novembre avant de diminuer à 87,7% à lundi soir.

"L'épidémie pourrait avoir un impact plus important en novembre, il y aura peut-être un effet de rattrapage; on saura quand on aura les chiffres consolidés sur le mois. Sur les 14 premiers jours, 152 greffes ont été réalisées, contre 234 en 2019", a rapporté la directrice générale de l'ABM. Il s'agissait de 13 greffes de cœur, 12 greffes de poumons, 39 greffes de foies et 88 greffes de rein, auxquelles s'ajoutent 15 greffes à partir de donneurs vivants (vs 27 en 2019), précise l'ABM dans un communiqué.

Cette situation pour la première quinzaine de novembre est comparable à ce qui se passe dans d'autres pays d'Europe, a-t-elle ajouté, citant en exemple l'Espagne, où 70 greffes sont réalisées par semaine, avec une réduction aussi de l'activité à partir de donneurs vivants.

Les activités de prélèvement et de greffe se poursuivent, en particulier pour les organes vitaux. Pour la greffe rénale en particulier, l'activité s'est maintenue alors qu'elle avait été suspendue au cours de la première vague lorsque les risques du coronavirus n'étaient pas connus. La transplantation de reins avait repris progressivement en mai.

L'ABM a anticipé la deuxième vague avec les sociétés savantes, avec des recommandations publiées en septembre en faveur du maintien des prélèvements et des transplantations d'organes. "On a pu encourager la poursuite de la greffe rénale pendant cette deuxième vague grâce à une meilleure connaissance du virus" mais vendredi dernier, cinq centres avaient dû suspendre le prélèvement sur donneurs vivants.

Cette suspension provisoire est liée aux tensions générales sur les activités hospitalières. "A Lyon, par exemple, d'autres activités prioritaires comme la cancérologie sont en difficulté [en raison du fort] taux d'occupation des lits de réanimation", a expliqué Emmanuelle Cortot-Boucher.

L'activité a ralenti davantage en lien avec des difficultés dans le recensement et le prélèvement des organes. Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer mais il faudra analyser plus finement les données pour le confirmer: une baisse des décès par mort cérébrale, notamment en raison d'une diminution des accidents en période de confinement, ainsi que des décès à l'hôpital, en particulier par accident vasculaire cérébral (AVC), et des donneurs potentiels parce qu'ils sont Covid+.

Dans des situations, les organes n'ont pas pu être prélevés mais il est difficile d'avoir un nombre précis. En volume d'activité, depuis le début de l'année, la greffe d'organes a diminué de 25% et celle de reins, de 29%, a rappelé la directrice générale.

La tendance actuelle à la baisse de l'épidémie de Covid laisse espérer un retour au niveau d'octobre et il n'y a pas de surmortalité sur la liste nationale d'attente, tous organes confondus, a-t-elle ajouté.

Selon le dernier bulletin épidémiologique du réseau REIN, à mardi, 4.654 patients atteints d'insuffisance rénale chronique ou ayant bénéficié d'une greffe rénale sont infectés par le Sars-CoV-2, parmi lesquels 3.512 patients dialysés et 1.142 transplantés rénaux. La fréquence de l'infection se situe à environ 7,1% des patients dialysés et 2,6% des patients transplantés rénaux sur l'ensemble du territoire. Respectivement, 509 décès chez les patients dialysés et chez les patients transplantés rénaux dont la cause est liée au coronavirus ont été déclarés à l'ABM.

Source : APMnews

Tags:  Chirurgie Chirurgie

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