Coronaropathie : la rosuvastatine et l'atorvastatine aussi efficaces à trois ans, mais avec un risque accru de diabète

Publié le jeudi 26 octobre 2023
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APM news

LONDRES, 25 octobre 2023 (APMnews) - Chez des patients atteints de maladie coronarienne, les statines rosuvastatine et atorvastatine ont une efficacité similaire à trois ans sur un critère composite combinant critères cardiovasculaires et décès toutes causes, mais la première est associée à un risque accru de diabète par rapport à la seconde, a montré une étude coréenne publiée dans le British Medical Journal (BMJ).

Les statines à forte intensité sont généralement le traitement de choix pour réduire le LDL-cholestérol chez les personnes souffrant d'une coronaropathie, à risque élevé d'événements cardiovasculaires athérosclérotiques. "Dans la pratique clinique, les médecins décident de l'intensité des statines et de leur type. Cependant, seules la rosuvastatine et l'atorvastatine peuvent offrir un traitement par statine d'intensité élevée", indique le Pr Myeong-Ki Hong du service de cardiologie de l'hôpital Severance de Séoul en Corée du Sud, contacté par APMnews.

"A notre connaissance, il n'y a pas eu suffisamment d'études comparant les résultats cliniques à long terme entre ces deux statines chez les patients souffrant d'une maladie coronarienne. Notre étude est donc unique en son genre. De plus, nous avons évalué non seulement l'efficacité de ces deux statines, mais aussi les différents problèmes de sécurité qu'elles posent."

Il s'agit d'une analyse secondaire de l'essai LODESTAR, qui avait inclus 4.400 patients de 19 ans et plus souffrant d'une maladie coronarienne et pris en charge dans 12 hôpitaux de Corée du Sud entre septembre 2016 et novembre 2019. Parmi ces patients, 33,4% présentaient un diabète. Les participants avaient été randomisés en deux groupes, l'un recevant de la rosuvastatine (n = 2.204), le second l'atorvastatine (n = 2.196). La durée médiane du suivi était de trois ans.

Un risque accru d'opération de la cataracte avec la rosuvastatine

Le résultat principal était un critère composite à trois ans incluant décès toutes causes confondues, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC) ou toute revascularisation coronarienne. La rosuvastatine et l'atorvastatine ont montré une efficacité comparable pour ce critère composite, concernant 8,7% des patients du groupe rosuvastatine et 8,2% de ceux du groupe atorvastatine, la différence entre les deux n'étant pas significative.

Par ailleurs, le taux moyen de LDL-cholestérol au cours du traitement était de 1,8 mmol/l dans le groupe rosuvastatine et de 1,9 mmol/l dans le groupe atorvastatine. La proportion de participants présentant un taux de LDL-cholestérol <1,8 mmol/l était systématiquement plus élevée dans le groupe rosuvastatine que dans le groupe atorvastatine, et ce, à six semaines, trois mois, six mois, un an, deux ans et trois ans. Par exemple, à trois ans, 62,5% des patients du groupe rosuvastatine avaient un taux de LDL-cholestérol <1,8 mmol/l contre 55,2% des patients du groupe atorvastatine.

Les résultats secondaires étaient liés à la sécurité des médicaments. Parmi les participants sans diabète à l'inclusion, l'incidence de nouveaux cas de diabète nécessitant l'instauration d'un traitement antidiabétique était augmentée de 39% dans le groupe rosuvastatine par rapport au groupe atorvastatine (7,2% contre 5,3%).

L'incidence de chirurgie de la cataracte était aussi augmentée dans le groupe rosuvastatine, de 66% (2,5% contre 1,5%).

"Pour déterminer si l'augmentation du risque de survenue du diabète et d'une chirurgie de la cataracte est directement liée au traitement par les statines, des investigations plus approfondies sont nécessaires", soulignent les auteurs.

Les autres critères d'évaluation, c'est-à-dire l'hospitalisation pour insuffisance cardiaque, la thrombose veineuse profonde ou la thrombo-embolie pulmonaire, la revascularisation endovasculaire pour maladie artérielle périphérique, l'intervention ou la chirurgie aortique, l'insuffisance rénale terminale, l'arrêt des médicaments pour cause d'intolérance et un ensemble d'anomalies détectées en laboratoire, n'étaient pas différents entre les deux groupes.

"Par rapport à l'atorvastatine, la rosuvastatine a été associée à des taux de LDL-cholestérol plus faible, mais à un risque plus élevé de diabète et de chirurgie de la cataracte", résument les auteurs.

"La période d'étude était de trois ans, ce qui peut être relativement court pour détecter les effets à plus long terme de deux types de statines. Par conséquent, nos résultats doivent être interprétés avec prudence et des investigations plus approfondies avec un suivi plus long sont justifiées."

(BMJ, publication en ligne du 18 octobre)

Source: APMnews

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