Arrêt cardiaque extra-hospitalier: une stratégie agressive par CEC augmente la survie

Publié le jeudi 8 juin 2017
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PARIS, 7 juin 2017 (APMnews) - Une stratégie agressive comprenant notamment la mise en oeuvre d'une circulation extracorporelle (CEC) pré-hospitalière précoce est associée à une augmentation de la survie chez des patients victimes d'arrêt cardiaque extra-hospitalier réfractaire, selon une étude française publiée dans Resuscitation.

Moins de 5% des victimes d'arrêt cardiaque réfractaire à 30 minutes de réanimation survivent, rappelle l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué publié mardi.

Ses équipes du Samu 75 et de l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, Paris), avec l'Inserm, l'université Paris-Descartes et les sapeurs-pompiers de Paris, ont comparé deux périodes consécutives de prise en charge des arrêts cardiaques extra-hospitaliers réfractaires à Paris: entre novembre 2011 et décembre 2014, 114 patients ont reçu une CEC à leur arrivée à l'hôpital ou sur le lieu de l'arrêt cardiaque, en fonction du temps de transport estimé. Les patients étaient sélectionnés selon les recommandations nationales, et après 30 min de réanimation sans succès.

Pendant la deuxième période, durant toute l'année 2015, l'objectif était d'initier une CEC précoce, après 20 min de réanimation sans succès, avec une sélection stricte des patients selon un algorithme très précis (massage cardiaque immédiat, présence de signes de vie...) et une limitation de l'administration d'adrénaline. Une équipe de CEC spécifique se joignait à l'équipe de secours. Au total, 42 patients ont été inclus au cours de cette période.

Le taux de survie avec une bonne fonction neurologique (score CPC de 1 et 2) à la sortie de la réanimation ou à 28 jours était significativement plus élevé dans la deuxième période (29% contre 8%), sur l'ensemble des patients inclus.

En ne tenant compte que des patients sélectionnés sur des critères stricts et avec une prise en charge agressive (CEC pré-hospitalière, adrénaline administrée inférieure à 5 mg et recherche étiologique immédiate), sur les deux périodes, la survie s'élevait à 38%, contre 3% chez les patients ne bénéficiant pas de cette stratégie.

La survie était étroitement corrélée à la présence de signes de vie. En revanche la survie était similaire que la CEC ait été initiée en pré-hospitalier ou à l'hôpital, sur les deux périodes confondues, et dans les deux cas la survie a été améliorée entre la période 1 et la période 2.

"Comme l'ont montré les différentes analyses, une sélection plus stricte des patients et la stratégie globale de prise en charge apparaissent comme les principaux facteurs d'amélioration de la survie, qui n'est pas apparue liée à une procédure spécifique unique", commentent Lionel Lamhaut du Samu de Paris et ses collègues."

Pour des patients sélectionnés, l'utilisation de la CEC peut entraîner des taux de survie similaires à ceux des patients avec un retour à la circulation spontanée après défibrillation réussie. La CEC devrait être considérée comme un traitement de deuxième ligne et pas seulement comme un traitement de secours", estiment-ils.

Des essais randomisés sont nécessaires pour confirmer ces résultats, ajoutent-ils.Une étude multicentrique européenne complétant ces travaux a été lancée, indique l'AP-HP.(Resuscitation, publication en ligne du 14 avril)

 

Source : APM International

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