Les hypolipémiants dans la maladie coronaire stable : quelles études ?

Jean-Philippe Collet1

Michel Zeitouni1
1 : Sorbonne Université Médecine - Unité de Soins Intensifs de Cardiologie, Institut de Cardiologie, Pitié-Salpêtrière, Paris
Statines
Les statines ont fait leur preuve dans la maladie coronaire stable avec un effet bénéfique dose-dépendant. Cet effet bénéfique a été mis en avant chez les patients coronariens stables par le groupe TNI (New Target investigators trial), qui ont inclus 10 000 patients avec une maladie coronaire stable et un LDL-C sous 1.3 g/L. Après un suivi de 1 an, le traitement par atorvastatine 80 mg était associé à une réduction de 22% des évènements cardiaques majeurs en comparaison à ceux traités par atorvastatine 10 mg (1). Ce bénéfice dans la maladie coronaire stable a été ensuite mis en évidence dans de nombreuses études, et en particulier la grande méta-analyse des Cholesterol Treatment Tiralists Collaborators (2).
Ézétimibe
L’étude princeps de l’ézétimibe – IMPROVE IT – a inclus des patients en post-IDM immédiat (dans les 10 jours). Ces patients ont été randomisés entre un groupe statine et ézétimibe contre statines seules, avec un effet absolu significatif mais de faible amplitude (3). Il n’y que très peu de données sur l’ézétimibe dans la phase stable de la maladie coronaire. Mais compte tenu de la plus forte baisse du LDL-cholestérol avec cette association, il est probable que ce bénéfice s’amplifie au cours du temps dans la maladie athérothrombotique stable.
Inhibiteurs du PCSK9
De la même manière, l’étude ODYSSEY OUTCOMES évaluant l’alirocumab a inclus des patients deux mois après la survenue d’un infarctus du myocarde (4). L’étude FOURIER (evolocumab) a inclus une population avec une athérosclérose stable comprenant un antécédent d’infarctus du myocarde, d’AVC ou une AOMI, ou une combinaison de facteurs de risque majeurs (diabète, âge > 65 ans) et mineurs (PCI élective pour maladie coronaire stable)(5). L’étude FOURIER montre un bénéfice supérieure en cas d’antécédent d’infarctus récent (<2 ans, n=8402) par rapport à un antécédent plus ancien (>2 ans, n=13918) (6).
Références
- LaRosa JC, Grundy SM, Waters DD, et al. Intensive Lipid Lowering with Atorvastatin in Patients with Stable Coronary Disease. N. Engl. J. Med. 2005;352:1425–1435.
- Collaboration CTT (CTT). Efficacy and safety of more intensive lowering of LDL cholesterol: a meta-analysis of data from 170 000 participants in 26 randomised trials. The Lancet 2010;376:1670–1681.
- Cannon CP, Blazing MA, Giugliano RP, et al. Ezetimibe Added to Statin Therapy after Acute Coronary Syndromes. N. Engl. J. Med. 2015;372:2387–2397.
- Schwartz GG, Steg PG, Szarek M, et al. Alirocumab and Cardiovascular Outcomes after Acute Coronary Syndrome. N. Engl. J. Med. 2018;379:2097–2107.
- Sabatine MS, Giugliano RP, Keech AC, et al. Evolocumab and Clinical Outcomes in Patients with Cardiovascular Disease. N. Engl. J. Med. 2017;376:1713–1722.
- Sabatine Marc S., De Ferrari Gaetano M., Giugliano Robert P., et al. Clinical Benefit of Evolocumab by Severity and Extent of Coronary Artery Disease. Circulation 2018;138:756–766.
Retrouvez l'intégralité de notre dossier spécial "La saga du cholestérol : jusqu'où faire baisser le LDL-C ?"
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