La FA est un facteur prédictif de mortalité dans l’amylose cardiaque ATTR

Dr Amira Zaroui
Centre de référence Amyloses Cardiaques
Créteil
D’après la communication orale du Dr Ronal Witteless, Stanford Université, États-Unis, présentée lors du congrès de l'ISA 2022
Contexte
La fibrillation auriculaire et le flutter sont parmi les complications les plus fréquentes de la cardiomyopathie amyloïde à transthyrétine (ATTR-CM).
Des études antérieures ont suggéré que la fibrillation auriculaire n’avait pas d’impact sur la survie des patients atteints d’amylose cardiaque.
Dans le principal essai clinique appelé ATTR-ACT, qui a comparé des patients traités par tafamidis versus placebo dans la cardiomyopathie à transthyrétine, le tafamidis a fait ses preuves thérapeutiques.
L’objectif principal de cette analyse est de déterminer si la fibrillation atriale (FA) ou le flutter était ou non des facteurs prédictifs de mortalité dans l’étude l'ATTR-ACT.
Objectif
Pour cette analyse, les auteurs ont analysé les caractéristiques des patients avec et sans arythmie actuelle ou dans les antécédents au moment de l’inclusion dans l'étude ATTR-ACT.
La présence ou un antécédent de FA ou de flutter a été évalué comme un facteur pronostique indépendant de la mortalité par un modèle multivarié de Cox et de régression logistique.
Résultats
314/441 (71 %) patients présentaient une FA ou un flutter à l’inclusion ou dans ses antécédents ; ces patients étaient plus âgés, le plus souvent de sexe masculin.
La plus grande proportion de ces patients étaient en classe NYHA III et avaient une amylose de type sauvage comparativement aux patients sans FA.
Sur le plan cardiologique, ces patients avaient une présentation cardiologique plus sévère. En effet, leur médiane de la distance de test de marche de 6 minutes et la proportion de patients ayant une fraction d'éjection ventriculaire gauche préservée (> 50 %) étaient plus faibles. De même, dans ce groupe de patients, le strain global longitudinal était plus altéré.
Sur le plan biologique, la valeur du NT-proBNP et de l’acide urique étaient plus élevée chez les patients présentant un FA ou un flutter (en antécédent ou à l’inclusion) que chez les autres patients.
Dans l'étude ATTR-ACT, l’analyse statistique a procédé à ce que le traitement, le génotype et la classe NYHA soient inclus dans le modèle multivarié pour une étude de risque mortalité (régression COX).
Une fois qu’on rajoute l’arythmie supraventriculaire au modèle multivarié, ces variables se sont avérées être des prédicteurs indépendants de la mortalité (P < 0,05 ).
Le risque de mortalité baissait de 45 % (hazard ratio - 0,55 [95 % Cl : 0,37, 0,82]) chez les patients sans FA/flutter à l’inclusion ou en antécédents.
Dans une analyse plus poussée sur plusieurs modèles par la méthode étape par étape incluant 23 co-variables démographiques et cliniques, la survenue de FA/flutter n'était pas un facteur prédicateur de mortalité en étude multivariée.
Ce modèle a montré cependant que le Nt-proBNP, la distance de marche au test de 6 min, le génotype, le traitement et le strain global longitudinal étaient des facteurs pronostiques indépendants et significatifs prédictifs de mortalité chez les patients à TTR cardiaque (P < 0,01).
Conclusion
La fibrillation atriale est très fréquente et marque un tournant de la maladie ATTR-CM. C’est un marqueur de gravité de la maladie.
Pour autant, son apparition s’associe à la dégradation d’autres marqueurs (NTproBNP, strain, distance parcourue en 6 minutes), qui sont des marqueurs indépendamment associé au pronostic.
La présence d’une FA doit donc nous faire renforcer la prise en charge.
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