EHRA 2023 : quand faire une ablation de FA ? Il n’y a pas le feu…

Auteur :
Dr Vincent Algalarrondo
Paris
En direct de l'EHRA 2023
D'après la présentation de Jonathan Kalman (Melbourne, Australie) : « Impact of catheter ablation timing on atrial arrhythmia outcomes: early versus delayed ablation. ».
Question posée
À partir du moment où une indication d’ablation de FA est posée, l’intervention doit-elle être réalisée rapidement ou peut-elle être différée ?
Structure de l'étude
Essai randomisé entre 2 stratégies d’ablation de FA : précoce (<1mois) ou retardée (12 mois). Critère primaire : récurrence de FA dans les 12 mois post ablation ; critères secondaires : charges en FA, utilisation d’antiarythmiques.
Principaux résultats
230 patients "screenés", 100 randomisés en 1 :1 dont une moitié référés pour de la FA persistante. Avant l’ablation, 96 % des patients dans le bras « ablation retardée » avait refait de la FA et 85 % étaient sous antiarythmiques. À un an post ablation, le taux de récurrence était le même dans les deux groupes (43,7 % en précoce, 41,4 % en retardé ; P=0.7). Ces résultats étaient retrouvés dans les différents sous-groupes. L’efficacité de l’ablation dans les 2 groupes était identique à un an post ablation (figure).
Figure : critère primaire de l’étude delayed vs. early ablation dans la FA
Source : présentation de Jonathan Kalman (Melbourne, Australie) à l'EHRA 2023
Message et commentaire
C’est une belle étude avec une structure intelligente même si elle est probablement sous dimensionnée pour mettre en évidence des signaux faibles. Elle montre que l’ablation de FA peut être réalisée quand elle semble appropriée et qu’il n’y a pas d’urgence médicale à réaliser une ablation de FA. Seul petit bémol, la différence entre le nombre de patients "screenés" et randomisés témoignent d’un taux important de refus. Il est possible que les patients les plus gênés n’aient pas accepté le risque d’avoir un an à attendre avant leur ablation…