EHRA 2023 : l'étude POTTER AF - un large registre sur la fistule atrio-oesophagienne

Publié le Thursday 20 April 2023
dans
Vincent Algalarrondo

Auteur :
Dr Vincent Algalarrondo
Paris

En direct de l'EHRA 2023 

D'après la présentation de Roland Tilz (Lübeck, Allemagne) : « Prognosis following oesophageal fistula formation in patients undergoing catheter ablation for AF ».

Question posée

La fistule œsophago-atriale post ablation de FA est une complication rare (120 cas rapportés dans la littérature) et grave. Quelles sont les informations clés à retenir ?

Structure de l'étude

Registre déclaratif international (sans restriction). Renseignements sur le nb de cas / volume d’ablation dans le centre et sur les principales données cliniques.

Principaux résultats

214 centres ont répondu (35 pays), permettant d’identifier 138 fistules.

L’incidence globale est de 0,025 % (0,038 % en RF, 0,0015 % en cryo). Le délai médian entre l’ablation et les premiers symptômes est de 18 jours (21 jours pour le diagnostic). Le cortège clinique associe de la fièvre, des douleurs thoraciques et une odynophagie, et des signes neurologiques. Le diagnostic de certitude passe généralement par un scanner thoracique. L’évolution est dramatique et amène au décès (65,8 %), ou à des séquelles (18,8 %) ; seuls 15,4 % des patients évoluent sans séquelles (figure). En amont de la procédure, les facteurs associés à un meilleur pronostic étaient l’utilisation d’une sonde œsophagienne ou la réalisation de la procédure sous sédation consciente. Après la procédure, une prise en charge conservatrice (sans chirurgie ni traitement endoscopique) était associée à une mortalité particulièrement élevée (90 %).

 

Figure : principales complications (gauche) et évolution après une fistule œsophagienne post ablation de FA

Source : présentation de Roland Tilz (Lübeck, Allemagne) à l'EHRA 2023

Message et commentaire

Même si elle n’apporte que peu de données vraiment nouvelles, cette large série confirme les principaux éléments connus sur cette complication. Concernant les différences de survie entre les différents types de prise en charge, le caractère rétrospectif de l’étude a peut-être sélectionné des patients dépassés pour toute prise en charge agressive. Concernant l’utilisation de la sonde œsophagienne de température, celle-ci n’avait pas donné de résultats probants lors d’études prospectives (étude OPERA).

 

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