CARAVAGGIO: l’apixaban fait aussi bien qu’une HBPM pour traiter phlébite/embolie pulmonaire chez le patient cancéreux, sans plus de risque hémorragique
Auteur :
Pr Albert Hagège
Chef du département de Cardiologie, HEGP, Paris
D’après la présentation de Giancarlo AGNELLI, Pérouse, Italie durant l’ACC/WCC.20
En direct de l'ACC/WCC.20

Des directives récentes recommandent l'utilisation de l'edoxaban ou du rivaroxaban pour traiter la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) en cas de cancer, avec cependant la crainte d’un risque accru de saignement en particulier digestifs.
Cet essai multinational randomisé en ouvert a inclus 1 170 patients cancéreux présentant une thrombose veineuse proximale aiguë (symptomatique ou de découverte fortuite) ou une embolie pulmonaire a testé (non-infériorité) traité soit par l'apixaban par voie orale (10 mg x 2/j pendant 7 jours, puis 5 mg X 2/j) soit une HBPM (daltéparine sous-cutanée 200 UI/Kg/j pendant un mois, puis 150 UI/Kg/j), pour une durée totale de 6 mois. Le critère de jugement principal est une récidive TEV à 6 mois.
Une récidive thromboembolique s'est produite chez 32/576 patients (5,6 %) sous apixaban versus 46/579 patients (7,9 %) sous HBPM (RR = 0,63 ; IC 95 % 0,37-1,07 ; p <0,001). Des saignements majeurs sont survenus chez 22 patients (3,8 %) sous apixaban versus 23 (4 %) sous daltéparine (RR = 0,82 ; IC 95 %=0,40-1,69 ; p = 0,60).
Ainsi, l'apixaban fait aussi bien qu’une HBPM pour le traitement de la MTEV associée aux cancers sans risque accru de saignement majeur (même en cas de cancer gastro-intestinal).