AOD chez le patient âgé
Auteur :
Orianne Weizman
CCF, Nancy
La population des patients concernés par l’anticoagulation de la FANV est âgée ; la majorité ont plus de 75 ans.[1] Ces patients sont particulièrement à risque de saignement et ont fréquemment une fonction rénale altérée. Dans l’étude NAXOS[2], plus de 100 000 patients avaient entre 80 et 89 ans, et parmi ces patients 40% étaient sous AVK (entre 2014 et 2016 les AOD n’étaient pas encore recommandés en 1ere intention dans la FANV). Parmi les patients très âgés, un quart étaient traités par Apixaban, un quart par Rivaroxaban et 5% par Dabigatran. Dans la majorité des cas, ces patients prenaient des AOD à dosage réduit (Rivaroxaban ou Dabigatran pleine dose dans seulement 36% et 7% des cas respectivement). Les patients âgés sous AVK étaient plus souvent insuffisants cardiaques, diabètiques et/ou souffrant de dénutrition.
Après 80 ans, l’étude NAXOS[2] met en évidence une sécurité d’emploi supérieure pour l’Apixaban, avec une diminution des saignements majeurs de 55% par rapport aux AVK et de 40% par rapport au Rivaroxaban. Les décès toutes causes chez le patient âgé sont moins fréquents sous Apixaban que sous Rivaroxaban ou AVK. Il n’est pas constaté de différence entre l’Apixaban et le Dabigatran sur ces deux critères.
Dans une méta-analyse d’essais contrôlés randomisés sur les AOD, on retrouvait également un bénéfice de l’Apixaban et du Dabigatran par rapport au Rivaroxaban sur les saignements intracrâniens (Figure ci-dessous). [3]
Le principal avantage des AOD par rapport aux AVK chez le patient âgé semble être l’adhérence bien plus grande au traitement du fait de l’absence de contrôle biologique régulier. En effet, les arrêts de traitements étaient de 44% sous AVK, 19% sous Apixaban, 27% sous Rivaroxaban et 28% sous Dabigatran.
Une étude sur 16 000 patients asiatiques très âgés (> 90 ans) avec FANV, les AOD se sont montrés aussi efficaces que les AVK avec un risque de saignement intracrânien réduit[4]. Les données françaises de NAXOS chez les patients de plus de 90 ans sont également en cours d’analyse.
Figure 1 : risque de saignement intracrânien sous AODs par rapport aux AVK (Warfarine), en fonction de l’âge (sans comparaison directe entre chaque AOD).
Source: Barco S, Cheung YW, Eikelboom JW, Coppens M. New oral anticoagulants in elderly patients. Best Practice & Research Clinical Haematology 2013;26:215–24.
Bibliographie
- Charlemagne A, Blacher J, Cohen A, Collet J-P, Diévart F, de Groote P, et al. Epidemiology of atrial fibrillation in France: extrapolation of international epidemiological data to France and analysis of French hospitalization data. Arch Cardiovasc Dis 2011;104:115–24. https://doi.org/10.1016/j.acvd.2010.11.012.
- Picard F, Van Ganse E, Ducrocq G, Danchin N, Falissard B, Hanon O, et al. EvaluatioN of ApiXaban in strOke and systemic embolism prevention in patients with non-valvular atrial fibrillation in clinical practice Setting in France, rationale and design of the NAXOS: SNIIRAM study. Clin Cardiol 2019;42:851–9. https://doi.org/10.1002/clc.23231.
- Barco S, Cheung YW, Eikelboom JW, Coppens M. New oral anticoagulants in elderly patients. Best Practice & Research Clinical Haematology 2013;26:215–24. https://doi.org/10.1016/j.beha.2013.07.011.
- Chao T-F, Liu C-J, Lin Y-J, Chang S-L, Lo L-W, Hu Y-F, et al. Oral Anticoagulation in Very Elderly Patients With Atrial Fibrillation: A Nationwide Cohort Study. Circulation 2018;138:37–47. https://doi.org/10.1161/CIRCULATIONAHA.117.031658.
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