Dossier spécial - Maladie de Fabry : au-delà de l'atteinte cardiaque
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Pr Dominique Germain CHU Raymond Poincaré, APHP – Université Paris Saclay, Garches |
La maladie de Fabry est une maladie génétique de transmission liée au chromosome X due à des variants pathogènes du gène GLA responsables d’un déficit de l’enzyme alpha-galactosidase A associé à deux phénotypes majeurs : la forme classique, maladie multiviscérale débutant dans l’enfance avec atteinte cutanée, néphrologique, neurologique et cardiaque en cas de déficit enzymatique complet, et la forme de révélation plus tardive, essentiellement limitée au cœur, lorsque persiste une activité enzymatique résiduelle.
Au plan diagnostique, l’essentiel pour les cardiologues libéraux et hospitaliers est de savoir évoquer la maladie de Fabry comme une possible cause de cardiomyopathie hypertrophique non sarcomèrique ou devant des troubles du rythme ou de la conduction cardiaque.
Le bilan d’extension s’attachera à préciser les atteintes extra-cardiaques et notamment le degré d’insuffisance rénale compte tenu de la possibilité de syndrome cardio-rénal et de l’importance particulière du « dialogue cœur – rein ».
La prise en charge doit être holistique et inclure, outre la thérapie spécifique, les traitements symptomatiques cardio-vasculaires (antiarythmiques, pacemaker, défibrillateur implantable), les traitements adjuvants (néphroprotecteurs antiprotéinuriques) sans oublier l’enquête familiale qui peut permettre le diagnostic précoce de cette maladie génétique rare chez les apparentés d’un patient.
Topo cardiologique - place de la maladie de Fabry parmi les CMH non sarcomériques
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Pr Albert Hagège Chef du Département de Cardiologie HEGP-Paris |
D'après l'étude toulousaine menée par M Beneyto, M Galinier, D Carrié, O Lairez et al. Tip of the iceberg: a tertiary care centre retrospective study of left ventricular hypertrophy aetiologies. Open Heart 2021;8(1):e001462.
Les recommandations actuelles sur la prise en charge des cardiomyopathies hypertrophiques de l’adulte (CMH) (ESC 2014, ACC/AHA 2020) sont basées sur un seuil diagnostic d’hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) de 15 mm pour les formes sporadiques et 13 mm dans les enquêtes familiales. En pratique clinique cependant, des CMH sur mutation morbide sur un gène du sarcomère cardiaque peuvent se présenter avec des HVG moins importantes, et c’est le cas aussi pour beaucoup d’étiologies non sarcomériques (amyloses, maladie de Fabry…).
Atteintes extracardiaques de la maladie de Fabry
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Pr Gabriel Choukroun CHU Amiens sud |
La maladie de Fabry s’exprime dans sa forme classique par des signes cliniques précoces et une atteinte systémique liée à l’accumulation cellulaire de Gb3. Celle-ci se manifeste fréquemment par une atteinte rénale, une CMH plus ou moins associée à des troubles du rythme et de la conduction et une atteinte neurologique d’origine vasculaire plus rarement. Une bonne connaissance de la maladie et des moyens diagnostics permet un diagnostic précoce et une prise en charge optimale, garante d’un pronostic préservé.
Morbi-mortalité cardiaques élevées, intérêt des traitements symptomatiques et importance de l’enquête familiale dans la maladie de Fabry
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Pr Dominique Germain CHU Raymond Poincaré, APHP – Université Paris Saclay, Garches |
La maladie de Fabry est une maladie génétique due à des variants pathogènes du gène GLA de transmission liée au chromosome X responsable d’un déficit de l’enzyme lysosomale alpha-galactosidase A associé à deux phénotypes majeurs : la forme classique, maladie multiviscérale en cas de déficit enzymatique profond, et la forme de révélation plus tardive parfois appelée forme cardiaque lorsque persiste une activité enzymatique résiduelle. A l’âge adulte des complications rénales, cardiovasculaires (cardiomyopathie hypertrophique, troubles de la conduction, arythmies) et cérébrovasculaires réduisent l’espérance de vie. La prise en charge thérapeutique comporte les thérapies spécifiques (enzymothérapies substitutives ou, pour certains variants génétiques, une molécule chaperon) mais aussi les traitements symptomatiques à visée cardiaque (antiarythmiques, pacemaker, défibrillateur implantable), les traitements adjuvants (antiprotéinuriques) et) et la réalisation d’une enquête familiale pouvant favoriser le diagnostic des apparentés à un âge jeune permettant leur accès à la thérapie spécifique avant l’apparition d’atteintes organiques irréversibles.
Ce contenu vous est proposé avec le soutien institutionnel de Sanofi Genzyme
