Dossier spécial : Maladie de Fabry : atteintes cardiovasculaires, imagerie et génétique

Mis à jour le lundi 27 septembre 2021
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La maladie de Fabry est une maladie rare (1/40.000) mais elle n’est pas exceptionnelle chez les patients présentant une cardiomyopathie hypertrophique (CMH).

Ainsi 10% à 25% des CMH de l’adulte seraient d'origine non sarcomérique avec notamment les amyloses cardiaques, les maladies mitochondriales et la maladie de Fabry qui relèvent d’un traitement spécifique. Il convient donc de rechercher systématiquement ces étiologies devant toute CMH même d’allure isolée afin de mettre en place la prise en charge la plus adaptée et le plus tôt possible.

Patricia Réant

Pr Patricia Réant

Articles

Manifestations cardiovasculaires de la maladie de Fabry et leur prise en charge

Les patients atteints de maladie de Fabry présentent le plus souvent une hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) inexpliquée, parfois prédominante ou isolée, qui peut mimer parfaitement une CMH d’origine sarcomérique, affection probablement 100 fois plus fréquente dans la population générale.

Une fois diagnostiquée, la maladie de Fabry est une maladie qui nécessite une prise en charge multidisciplinaire notamment du cardiologue, du néphrologue et du neurologue. Les atteintes cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité de cette maladie et une prise en charge bien spécifique est recommandée.

A.A. Hagège

Pr Albert Hagège

Imagerie de la maladie de Fabry

L’imagerie cardiaque est complémentaire de l’ECG pour faire le diagnostic positif de l’atteinte cardiologique de la maladie de Fabry et pour suivre de près son évolution et les marqueurs de pronostic défavorable.

Patricia Réant

Pr Patricia Réant

Actualités en génétique

La question de l’interprétation des résultats des tests génétiques va devenir centrale dans la pratique médicale. Les cardiologues intègreront dans leur arsenal diagnostique la prescription et l’interprétation de tests génétiques de séquençage de nouvelle génération (Next Generation Sequencing ou NGS). En pratique clinique, le NGS repose actuellement essentiellement sur des panels de gènes donnant au clinicien l’opportunité d’étudier simultanément plusieurs gènes d’intérêt tel que le panel (de niveau 1) des 5 gènes les plus fréquemment mutés : MYH7, MYBPC3, TNNT2, TNNI3, MYL2 en cas de cardiomyopathie hypertrophique (CMH). Ces panels peuvent être dessinés à façon par les biologistes et le gène GLA (muté dans la maladie de Fabry) est ainsi désormais souvent intégré aux panels de gènes responsables de CMH plus larges (niveau 2, comportant actuellement jusqu’à 72 gènes) mais aussi à d’autres panels visant à identifier les variants génétiques impliqués dans d’autres cardiopathies comme par exemple un trouble du rythme. La prochaine étape sera l’étude de l’exome (tous les exons, c’est-à-dire toutes les séquences du génome codant pour des protéines) puis le génome (WGS ou Whole Genome Sequencing) ce dernier nécessitant des capacités d’analyse et de stockage informatique très importantes. Exome et génome sont d’ores et déjà disponibles en recherche et dans le cadre de réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) organisées par les filières de soins Maladies Rares (FSMR). L’interprétation du caractère pathogène ou non des variants identifiés et l’étude de possibles corrélations génotype / phénotype est la clé d’une médecine personnalisée d’excellence.

Dominique Germain

Pr Dominique P. Germain

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